Archevêque,iman et rabbin,associés à l'enseignement du fait religieux à l'école?

Le député -maire de Montreuil -93 fait inscrire dans un consensus général ,au titre des orientations générales de l'école, l'enseignement du fait religieux.

Voici le texte de cet amendement antilaïque :

ASSEMBLEE NATIONALE 14 février 2005

AVENIR DE L'ÉCOLE - (n° 2025)

AMENDEMENT N° 136

présenté par

M. BRARD

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ARTICLE 8

(Rapport annexé)

Après le deux cent huitième alinéa du I, insérer les quatre alinéas suivants :

« L'enseignement de l'histoire du fait religieux

L'enseignement du fait religieux est présent de manière diffuse dans les programmes de nombreuses disciplines : histoire, lettres, arts plastiques ou musique, et il peut facilement s'inscrire en langues et en philosophie, n'est toutefois ni clairement défini ni réellement structuré. Dans le monde d'aujourd'hui où le fait religieux marque tout à la fois l'actualité en permanence et constitue l'une des clés d'accès à la culture comme aux arts, cette situation ne peut être jugée satisfaisante.

Il convient donc, dans le respect de la liberté de conscience, et des principes de laïcité et de neutralité du service public, d'organiser dans l'enseignement public la transmission de connaissances et de références sur le fait religieux et son histoire.

Cela suppose en premier lieu que les jeunes enseignants reçoivent eux-mêmes une formation spécifique adaptée en IUFM, et que l'enseignement du fait religieux figure aussi dans les plans de formation continue. Cela supposera en second lieu que les outils pédagogiques utiles soient conçus et réalisés, Cela supposera enfin une insertion judicieuse de cet enseignement dans les programmes des principales disciplines concernées. »

EXPOSÉ SOMMAIRE :

Présentation de l'amendement par J.P Brard : extrait du compte-rendu de la 158 ème séance -18 février 2005-Présidence JL Debré

Mr Jean-Pierre Brard :

"L'amendement 136 me tient particulièrement à coeur et il n'est pas étranger à l'esprit de la commission que vous avez présidée l'an dernier sur les signes religieux à l'école,Monsieur le Président.L'analphabétisme religieux des jeunes est patent.C'est l'une des causes de nos difficultées à développer le mieux vivre ensemble à l'école et dans la société.( "Très bien !"sur de nombreux bancs du groupe UMP)L'ignorance engendre la méfiance,qui peut elle-même provoquer l'hostilité,et parfois la haine,laquelle mène à la confrontation.

La source de l'analphabétisme religieux n'est pas à rechercher dans l'adoption de la loi de 1905.A relire les interventions de Jean Jaurès et d'Aristide Briand lors de l'examen du texte, l'on sent combien elle fut une loi d'apaisement des relations entre les institutions et l'Eglise et non une loi anticléricale,suivie,il est vrai,d'une période de confrontations qui ne prit fin qu'en 1923-1924.

C'est en vertu du principe même de la laïcité que nous avons obligation d'apprendre le fait religieux.Régis Debray a eu cette belle formule:

"La laïcité n'est pas une option spirituelle parmi d'autres,elle est ce qui rend possible leur coexistence car ce qui est commun en droit à tous les hommes doit prendre le pas sur ce qui les sépare en fait".

Pour passer d'une "laïcité d'incompétence" à une "laïcité d'intelligence", nous devons enseigner l'histoire des religions d'une manière objective,scientifique,rationnelle et non pas confessionnelle.Apprendre une chronologie,des dates,la signification des faits de telle ou telle religion,le sens des fêtes de l'Aïd El Kebir, de l'ascension ou de PessaH ne relève pas du culte mais de la culture.

Cet amendement est le fruit d'un travail de réflexion mené depuis de longues années dans ma ville de Montreuil avec des universitaires aussi éminents que Mohammed Arkoun,Gilles Dellouche et tant d'autres.

Puisse cet amendement faire l'objet du même consensus que celui qui a présidé à l'adoption de la loi sur la laïcité l'année dernière.

M. Guy Geoffroy - Très bien !

M. le Rapporteur - Cette proposition soulève de nombreuses difficultés, notamment en matière de formation des enseignants. Nous avions repoussé cet amendement en commission mais nous n'avions pas été éclairés par la présentation que vient d'en faire M. Brard. A titre personnel, j'y suis favorable.

M. le Ministre - Monsieur Brard, vous avez raison de rappeler que la loi de 1905 a permis la coexistence pacifique de l'Eglise et de l'Etat. Pour autant, elle fut adoptée dans un climat plus tendu que vous ne l'avez décrit et l'occasion de joutes oratoires d'une violence que notre hémicycle ne connaît plus.

Je suis tout à fait favorable à cette proposition équilibrée et respectueuse. Nous devons enclencher cette dynamique qui permettra d'enseigner le fait religieux à l'école et reconnaître, sans nous voiler la face, que cela ne sera pas simple : il faudra former les professeurs et encadrer l'enseignement de manière précise pour éviter tout dérapage. J'ai donné pour mission à l'institut européen en science des religions d'élaborer une ébauche de programme. Nous pourrons nous appuyer sur ses travaux pour aller de l'avant. L'ostracisme, l'extrémisme et le racisme se nourrissent de la méconnaissance et de l'incompréhension de notre histoire. (« Très bien ! » sur les bancs du groupe UMP)

M. le Président - Puis-je rectifier cet amendement avant de passer la parole aux autres orateurs ? Il faudrait ajouter un « mais » entre « en philosophie » et « n'est toutefois », et écrire « des outils » plutôt que « les outils ».

M. Jean-Pierre Brard - En ancien instituteur, je confesse que j'avais laissé ces erreurs à dessein pour vérifier le niveau de l'attention porté à ma proposition ! (Sourires)

M. Jean-Pierre Blazy - Le groupe socialiste n'a pas discuté de cet amendement. L'enseignement du fait religieux n'avait pas été retenu lors des travaux de la mission d'information sur la laïcité à l'école à laquelle j'ai participé. A titre personnel, je crois que cette question importante ne peut être traitée autour d'un amendement, fût-ce rectifié excellemment par le président de l'Assemblée, à la sauvette (Protestations sur les bancs du groupe UMP) .

Plusieurs députés UMP - C'est un grand amendement !

M. Jean-Pierre Blazy - La formation des professeurs à cet enseignement sera difficile à assurer. L'année dernière, lors des travaux de la mission d'information, nous nous étions mis d'accord pour dire que l'enseignement du fait religieux était assuré de manière transdisciplinaire par l'ensemble des professeurs.

Cette question délicate mérite une réflexion plus approfondie, par exemple dans le cadre d'une mission d'information ou de réflexion. Elle n'a pas sa place dans ce texte. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP)

Plusieurs députés UMP - Vous cassez le consensus !

M. Pierre-André Périssol - Si nous adoptons cet amendement dont l'objectif est de mieux comprendre l'autre par une meilleure connaissance du fait religieux, nous aurons avancé.

Nous avons examiné tout à l'heure les différentes compétences et connaissances constituant le socle. Un de nos pays voisins a ajouté l'écoute à l'alpha et l'oméga que constitue chez nous le triptyque lire, écrire et compter. Nous gagnerons beaucoup à sensibiliser nos enfants à l'écoute de l'autre pour que demain ils puissent assumer leur citoyenneté. Après de nombreuses auditions, je suis convaincu avec M. Brard qu'enseigner le fait religieux est tout aussi nécessaire que difficile et que la difficulté de la tâche ne doit pas nous empêcher de l'entreprendre ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP)

M. Yves Durand - La laïcité est au c œur de nos préoccupations. J'ai écouté avec attention toutes vos interventions, et M. Brard a rappelé avec raison l'histoire de la loi de 1905, souvent considérée comme une loi de revanche alors que, grâce au travail de MM. Jean Jaurès et Aristide Briand, elle fut une loi de concorde. Et c'est cet état d'esprit que nous devons aujourd'hui retrouver, à l'égard de l'ensemble des religions.

La laïcité repose d'abord sur la connaissance des croyances de l'autre. J'ai beau être personnellement athée, je suis persuadé que l'enseignement de l'histoire des religions est indispensable. C'est vrai, cela fait déjà partie du programme, mais de manière trop diffuse, à travers l'enseignement de la philosophie, des lettres, de l'histoire. Or, l'utilisation qui est faite aujourd'hui de la religion nous impose d'adopter cet amendement, qui devra, le cas échéant, être mis en œuvre dans le cadre de la laïcité.

La laïcité, c'est le dépassement de la religion, mais non la négation du fait religieux ou de la croyance.

M. le Président - L'alinéa 2 de l'amendement de M. Brard dispose « dans le respect de la liberté de conscience et des principes de laïcité ».

M. André Schneider - Je siège, avec 17 autres députés, à l'Assemblée permanente du Conseil de l'Europe, et je présenterai, en notre nom, en juin prochain, un rapport sur l'enseignement du fait religieux dans les 46 pays de la grande Europe. J'ai commencé à prendre contact avec les représentants des systèmes éducatifs et des grands cultes, afin de proposer une résolution qui sera, je l'espère, votée à la session d'octobre, afin de recommander l'enseignement du fait religieux à tous les niveaux. Ce sont pour l'instant les professeurs d'histoire qui apparaissent les plus qualifiés pour dispenser cet enseignement.

M. Pierre-Christophe Baguet - J'apprécie cet amendement, et je le soutiens à titre personnel, même s'il sera sans doute malaisé de le mettre en œuvre.

M. Jean-Pierre Brard - Ce qui me frappe, et que j'ai eu maintes fois l'occasion de constater à Montreuil, c'est la propension des intégristes à spéculer sur l'ignorance. Ainsi, en juin dernier, à l'occasion d'une sortie de classe, une institutrice propose à ses élèves de visiter l'église où Saint Louis avait coutume de se rendre - je précise qu'il s'agit d'un monument historique qui appartient à la ville. Il se trouve que plusieurs enfants refusent d'y pénétrer au prétexte que leur religion musulmane le leur interdirait. Et cette institutrice, qui sortait de l'IUFM, m'a avoué ne pas avoir su quoi leur répondre.

J'appartiens au conseil d'administration de l'Institut européen en sciences des religions et, après avoir démontré la nécessité d'enseigner le fait religieux dès le plus jeune âge, nous avons été autorisés à mener une expérimentation avec des volontaires. Je peux vous garantir que nous avons eu plus de candidats prêts à s'initier à la pédagogie de l'enseignement du fait religieux qu'il n'y avait de places.

Je crains qu'en cette année 2005, certains ne tentent de combattre la loi de 1905, au nom d'un prétendu dépoussiérage. Des articles fleurissent déjà dans les journaux, comme ce fut le cas dans Le Monde du 16 février auquel je vous renvoie où un éminent personnage écrivait que, malgré sa confiance dans la loi de 1905, il fallait aujourd'hui développer une véritable liberté d'exercice des cultes. Et d'ajouter que la loi de 1905 devait s'adapter à la nouvelle configuration religieuse, avant de conclure que la liberté des cultes était l'enjeu de 2005 !

M. Jean-Pierre Blazy - Nous sommes tous d'accord, l'enseignement du fait religieux est nécessaire. Pour autant, si cette question relève de circulaires ou de directives ministérielles, elle n'a pas sa place dans la loi.

L'amendement 136 rectifié, mis aux voix, est adopté.

 


Cet amendement du projet de loi d'orientation sur l'avenir de l'école sera soumis au vote solennel des députés le 2 mars 2005,au retours d'une semaine de vacances parlementaires, nous dit l'AFP du 19 février 2005.

Le débat au Senat est fixé au 15 mars pour 3 ou 4 jours.

MOTION : LAÏCITE

Paris, le 2 février 2003

L'Association des Professeurs d'Histoire et de Géographie (APHG) s'inquiète des tentatives d'ingérence d'organisations et de personnalités religieuses ou politiques dans les contenus d'enseignement ou dans la formation des enseignants.

Ces tentatives qui montrent une ignorance profonde de la tradition de l'enseignement public français, ouvert à tous et garanti par l'Etat, dénotent une défiance injuste et insupportable à l'égard des professeurs des établissements publics, qui ont enseigné et enseignent les faits et phénomènes religieux et politiques dans les sociétés.

Ces professeurs ne se laisseront pas dicter par des autorités religieuses, ou par quelques groupe de pression que ce soit, ce qu'ils doivent dire et enseigner. Ils veulent bien écouter ce que ces autorités disent d'elles-mêmes, mais ils ne peuvent et ne doivent pas renoncer aux méthodes scientifiques en usage dans les universités publiques et notamment au libre examen des discours et des comportements relatifs aux religions et aux idéologies.

La laïcité à l'école, nécessité des sociétés pluralistes, requiert d'organiser dans les classes la coexistence de métaphysiques différentes et de pouvoir débattre de tout avec tous, dans le respect des consciences des élèves. Cette coexistence, ce débat et ce respect exigent la réciprocité de la part des consciences en présence.

L'enseignement public ne saurait être le lieu de catéchèses ou d'endoctrinements qui peuvent se dérouler dans d'autres cadres destinés à ces pratiques.

L'APHG demande aux ministres de la République française de faire respecter les principes fondateurs de l'enseignement public.


Motion adoptée à l'unanimité par le Comité national de l'APHG réuni à Paris le 2 février 2003

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Un article de "La Vie catholique"

no 3085 du 14 octobre 2004

Les profs, l'iman et le ministre

Un Imam ou un rabbin expliquant les dogmes religieux à des profs?Le Rectorat de Bordeaux s'est laissé tenté.Des représentants des quatre principaux cultes devaient intervenir devant des professeurs d'histoire-géo de l'Académie, à partir de décembre prochain,dans le cadre d'une formation à l'enseignement du fait religieux.

Mais l'entourage de François Fillon,informé le 6 octobre a obligé le rectorat à faire marche arrière.Au ministère,on a jugé le recours à ces religieux"inopportun"et "problématique sur le fond".

"Un individu avec une fonction cléricale ne peut participer à la formation d'enseignants,à moins qu'il ne dispose d'une compétence universitaire appropriée",explique Dominique Borne,doyen de l'Inspection générale.L'imam de Bordeaux,Tariq Obrou,s'est ainsi vu écarté: "J'avais pourtant prévu un exposé objectif sur l'histoire de l'islam,bien loin du cathéchisme"assure-t-il.

"Un travail qu'un historien ou un anthropologue assurerait mieux" réplique Céline Béraud, de l' Institut européen en sciences des religions,le pôle de ressources mis en place en 2002 par l'Education Nationale.Lors de la prochaine réunion des Recteurs,les règles sur l'enseignements du fait religieux seront donc rappelées, "les boulons resserrés", glisse -t-on rue de Grenelle.

Mathilde Mathieu.

 

 

Voici un courrier envoyé au député Brard,

 

"Monsieur le député

J'ai lu avec intérêt et attention votre amendement sur la loi d'orientation scolaire ainsi que le débat qui l'a suivi. Comme vous l'y évoquez ; "l'enseignement du fait religieux est diffus" et ne constitue pas un objet en soi, ce qu'il était au séminaire avant l'instauration des lois Guizot sous le nom de "théologie". Vous déploriez au cours des débats parlementaires "la propension des intégristes à spéculer sur l'ignorance" et "l'analphabétisme religieux des jeunes". Or ces deux aspects du problème constituent les deux faces hideuses de la même médaille. En fin lecteur des livres qui sont aux sources de l'enseignement de ceux qui vénèrent le dieu d'Abraham - permettez-moi de vous remémorer l'épisode où sur l'ordre de son dieu ce dernier, intégriste par excellence, accepte de lui sacrifier son fils !- vous vous êtes aperçu qu'ils constituent un assemblage rhapsodique de textes de circonstances et d'interpolations auxquels on peut faire dire tout et son contraire. Or, c'est un leurre de penser qu'il puisse y avoir un enseignement laïc et neutre du "fait" religieux : le sens de telle fête de telle religion ou de telle pratique renvoie à l'aube de la "pensée" magique et des conditions d'existence des sociétés humaines telles qu'elles se constituèrent à la fin de la préhistoire et présuppose des connaissances malheureusement souvent hors de portée d'un élève de l'élémentaire ou du secondaire. Le "fait" religieux est un des nombreux aspects, avec entre autres les mentalités, les langues et les psychologies, du fait culturel : le problème est d'interpréter et là rien n'est neutre, la preuve en est que les sectataires eux-mêmes des religions du "livre" s'entre-déchirent depuis des siècles à ce propos. Un exemple pour étayer mes dires : si en tant qu'enseignant j'adopte un point de vue scientifique à l'égard du "fait" religieux, je suis conduit à faire comprendre à mes élèves que ni Jésus de Nazareth, ni Salomon ne sont des personnages historiques, que le Coran n'est pas la parole révélée d'Allah et que les Bibles ne sont pas plus des documents historiques que les Métamorphoses d'Ovide ou que l'épopée de Gilgamesh. Or, ce faisant, je vais heurter la sensibilité de certains d'entre eux, ou du moins de leurs parents. Savez-vous qu'un de mes collègues a été blâmé pour avoir dit que Mahomet était "un assassin et un voleur", raccourci un peu rapide certes et que je n'approuve pas, tel quel en tout cas, mais qui cependant n'est pas entièrement faux ? La vérité est dangereuse mais elle est le destin nécessaire de l'école laïque, elle est le prix à payer pour être libre. Je crains qu'en faisant du fait religieux un enseignement en soi nous nous situions sur le terrain miné des sectataires ; les religions,les croyances et le monothéisme tout particulièrement, portent en elles le sectarisme comme la nuée l'orage, à l'époque du grand retour des religions, les ignorances de tous ordres s'épaississent, là où cesse le savoir commence le croire plutôt que le doute raisonnable. L'analphabétisme religieux n'est qu'une des formes de l'analphabétisme tout court ; savoir et religion sont antinomiques. Gassendi et Giordano Bruno, tout hommes d'église qu'ils furent sont morts athées. L'analphabétisme religieux est une tautologie, pardonnez-moi l'expression. Les religions sont manipulées par des hommes pragmatiques pour maintenir les foules consentantes dans l'ignorance et dans la sujétion de systèmes inégalitaires. Ayant été éduqué par les curés, on ne me mit jamais les évangiles entre les mains : trop contradictoires, trop dangereux. Votre amendement est louable, mais il reste de nombreuses zones d'ombres quant à son application sur le terrain : quel programme, élaboré par qui, quels champs d'application, quelles libertés scientifiques pour l'enseignant ? Je compte sur vous, Monsieur le député, pour veiller au devenir laïc de cet amendement, pour surveiller de votre oeil de législateur ce que l'exécutif fera de cette loi ; il y va de la liberté de conscience de chacun de nos enfants contre les lois des leurs clans, de leurs pères, de leurs grands frères et de leurs communautés."

Signé E C.

SOURCE : site " Faire le jour "



Voici la lettre de la fédération de la Gironde et du comité Laïcité-République au Recteur de l'Académie de Bordeaux

"....Nous sommes particulièrement stupéfaits d'apprendre que des professeurs d'Histoire-Géographie auraient à entendre ,dans le cadre de leur formation,les représentants de différentes confessions qui interviendraient sur "le fait religieux".Prêtres,rabbins,imams,seraient donc jugés qualifiés,par l'Education Nationale, pour former ses enseignants !!!

Nous considérons que l'introduction de communautarismes religieux dans un service public constitue une atteinte grave à la laïcité institutionnelle.

Par ailleurs,les enseignants du public sont en mesure de transmettre à leurs élèves ,dans le cadre des programmes,les connaissances nécessaires à la compréhension des phénomènes sociaux dans l'Histoire : ils n'ont nul besoin d'êtres suppléés par les propagandistes de confessions quelles qu'elles soient,dont une des caractéristiques est l'affrontement permanent,chacune se considérant comme seule détentrice d'une "Vérité" universelle, ce qui conduit obligatoirement à de multiples aberrations,y compris dans l'interprétation des faits de l'Histoire.C'est pourquoi,l'Ecole de la République, à tous les niveaux,doit,en la matière,respecter une stricte neutralité.

Monsieur le Recteur, nous souhaitons être rassurés quant au respect des principes de laïcité,mais nous désirons également vous entretenir de nos préoccupations de citoyens soucieux de participer à la défense d'une institution à laquelle nous sommes foncièremrnt attachés.C'est pourquoi nous vous demandons de bien vouloir nous recevoir.

Dans l'attente (...)

Mérignac le 6 octobre 2004.





 
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